C’était le 17 octobre 1961 …
C’était un soir d’automne, c’était il y a 50 ans.
Et depuis 5 ans, la guerre d’Algérie faisait rage.
C’était le 17 octobre 1961, il y a 50 ans.
Leurs ombres planent encore sur la Seine sans nuages.
Bravant le couvre-feu, partis des bidonvilles et des gourbis,
Ces hommes, ces femmes, ces enfants, tous endimanchés,
S’étaient rassemblés par dizaines, par centaines, par milliers,
A l’appel du FLN pour l’Algérie torturée, pour l’Algérie libérée.
C’était un soir d’automne, c’était il y a 50 ans.
Et depuis 5 ans, la guerre d’Algérie faisait rage.
C’était le 17 octobre 1961, il y a 50 ans.
Leurs ombres planent encore sur la Seine sans nuages.
Ils étaient venus déterminés, mais tous désarmés,
Ils n’avaient que leurs poitrines à offrir et leur solidarité.
Pacifistes, ils ne portaient aucune arme, face aux forces de l’ordre qui les attendaient,
à la sortie du métro, sur les ponts, dans les beaux quartiers, pour les matraquer.
La soldatesque enivrée par les vociférations racistes du Préfet Papon
les a parqués, blessés, torturés et jetés dans la Seine, dit-on.
Le lendemain, les cadavres flottaient encore sur la Seine sans nuages.
C’était un soir d’automne, c’était il y a 50 ans.
Et depuis 5 ans et plus, la guerre d’Algérie faisait rage.
C’était le 17 octobre 1961, il y a 50 ans.
C’était un mardi macabre pour la France résistante.
Papon, le vichyste de la première heure, commandait la soldatesque
qui chargeait, cristallisant toute la haine accumulée contre des civils basanés,
jetés dans des lieux d’internement à Vincennes, de coups roués.
Nuit d’horreur, 11 538 Algériens en une nuit arrêtés,
Les autobus de la RATP réquisitionnés pour mieux les enfermer.
Hommes, femmes et enfants, dans les commissariats entassés,
Trois cent cinquante gémissant dans les hôpitaux de Paris.
Et les flots de la Seine se souviennent des 300 cadavres flottant au fil de l’eau.
Ils vivaient dans des greniers, des hôtels borgnes et des bidonvilles.
Ils travaillaient comme manœuvres, à la chaîne chez Renault.
C’était un soir d’automne, c’était il y a 50 ans.
Et depuis 5 ans, la guerre d’Algérie faisait rage.
C’était le 17 octobre 1961, il y a 50 ans.
Leurs ombres planent encore sur la Seine sans nuages.
Ce jour sombre, cette nuit sans fin ne connut pas de solidarité française.
Il fallut attendre Charonne et la CGT bien des années après,
Mais le peuple algérien voulait la liberté sans attendre.
Mais il y avait l’armée des frontières,
celle qui lui confisqua la libération attendue.
Mais, depuis 50 ans, et avec le printemps arabe, les peuples réclament leur dû.
Contre tous les tortionnaires, les peuples n’ont que leurs poitrines à offrir.
Contre les prédateurs, les rapaces, les peuples font mûrir
leur haine des dictateurs et leur volonté de se libérer.
Ils se rassemblent par dizaines, par centaines, par milliers,
Tous indignés, déterminés et se souviennent d’il y a 50 ans.
Depuis 5 ans, la guerre d’Algérie faisait rage.
C’était le 17 octobre 1961, il y a 50 ans.
Quelques 300 cadavres, leurs orbites exorbitées,
Fixent, réprobateurs, la France coloniale dépitée.
C’était un soir d’automne, il y a 50 ans.
La guerre d’Algérie faisait rage depuis 5 ans.
C’était le 17 octobre 1961, il y a 50 ans
Gérard Deneux
Amis de l’émancipation sociale
Le 17 octobre 2011
C’était le 17 octobre 1961 …
C’était un soir d’automne, c’était il y a 50 ans
Et depuis 5 ans, la guerre d’Algérie faisait rage.
C’était le 17 octobre 1961, il y a 50 ans.
Leurs ombres planent encore sur la Seine sans nuages.
A l’heure où les peuples arabes luttent pour la liberté, l’égalité, la démocratie, chassant les dictateurs, les Amis de l’émancipation Sociale ont rappelé ceux qui, déterminés, manifestaient pacifiquement le 17 octobre 1961
et furent massacrés par la soldatesque aux ordres du Préfet Papon.
Le Rassemblement s’est déroulé
sur le pont de la place Corbis à BELFORT
le lundi 17 octobre 2011 à 18h